Mon oncle d’Amérique est un film français d’Alain Resnais réalisé en 1979 et sorti en 1980.
Mon oncle d’Amérique sur Allocine.fr
Mon oncle d’Amérique – la critique
Synopsis :
Le professeur Henri Laborit intervient au cours de trois récits entremêlés pour expliquer ce que nous savons aujourd’hui du comportement humain :
Jean LeGall, issu de la bourgeoisie, ambitieux, mène une carrière politique et littéraire. Pour la comédienne Janine Garnier, il abandonne sa femme et ses enfants. Janine a quitté sa famille, de modestes militants communistes, pour vivre sa vie. À la demande de la femme de Jean, qui prétend qu’elle est condamnée, elle le quitte, puis devient conseillère d’un groupe textile où elle doit résoudre le cas difficile de René Ragueneau, fils de paysan, catholique, devenu directeur d’usine.
Le film se déroule en permanence sur trois niveaux : l’histoire racontée, les représentations mentales des protagonistes influencées par le cinéma et par leurs souvenirs propres, et des images d’expérience sur les rats n’ayant pas de rapport évident sur le moment, mais qui deviennent éclairantes sur le comportement des personnages à la fin du film.
Selon Laborit, la conduite est réglée par quatre éléments : la consommation (boire, manger et copuler), la récompense, la punition (avec pour issues la lutte ou la fuite) et enfin l’inhibition de l’action.
Il reprend la théorie de Paul D. MacLean des trois niveaux cérébraux (ou « cerveau triunique », qui guidait la réflexion neuroscientifique à l’époque) :
Un cerveau reptilien, commun à tout le règne animal, qui assure nos réflexes de survie et qui dirige notre comportement de consommation ;
Un deuxième « cerveau », le cerveau limbique, commun à tous les mammifères, celui de la mémoire, qui guide notre comportement de récompense : il nous fait fuir les expériences que l’on a connues douloureuses (Chat échaudé craint l’eau froide) et agir pour rechercher le plaisir. Si toutes les issues sont bouchées, l’inhibition de l’action provoque le stress et déclenche des maladies ;
Notre troisième « cerveau », le néocortex, plus développé chez l’espèce humaine, permet d’associer des idées provenant d’expériences différentes plus abstraites. Il ne nous sert hélas bien souvent qu’à tenir un discours qui permet de justifier nos deux premiers comportements.
Le néocortex devrait nous permettre de comprendre que ces deux premiers cerveaux n’instaurent que des comportements de domination entre les hommes. Or l’homme n’est fait que de son contact avec les autres hommes. Ne pas être conscient qu’il faut au moins canaliser les instincts de domination (puisque nous ne pouvons les éliminer) ne peut conduire qu’au malheur individuel et collectif. Ainsi, selon Laborit qui conclut le film, connaître ces mécanismes ne permettrait certes pas de les éliminer, mais au moins de les utiliser pour faire autre chose, de même que l’étude patiente des lois du mouvement n’a nullement supprimé la gravité, mais nous a permis néanmoins d’aller sur la Lune ! (Source : Wikipedia)
Bande-annonce :
Mon Oncle d’amerique – Alain Resnais, 1980 (film complet)
Les versions sur Youtube du film complet de Mon oncle d’Amérique ont été retirées pour des raisons de droits d’auteur. « Cette vidéo inclut du contenu de MK2, qui l’a bloquée pour des raisons de droits d’auteur » peut-on lire à l’écran quand on tente de faire jouer la version Youtube « embeddée » ci-dessous.
Il s’agit d’une situation malheureuse, car l’accès à ce film a permis et permet encore aujourd’hui à énormément de gens de mieux se comprendre et par conséquent d’être mieux dans leur peau, voire d’être moins malades (de la grippe jusqu’au cancer). Au-delà du principe légitime du droit d’auteur, je considère donc ce film comme un « service essentiel » à la communauté. Par conséquent, quiconque voudrait le visionner peut m’en faire la demande par courriel et je lui ferai parvenir par Wetransfer une copie du film que j’avais acquis il y a longtemps. Un peu comme si on l’écoutait ensemble dans mon salon, quoi… 😉
Entrevue filmée avec Laborit à Cannes lors de la sortie de Mon oncle d’Amérique, 21 mai 1980 (4min. 08s.)
“H. LABORIT explique sa rencontre avec RESNAIS, l’intérêt que RESNAIS porte à ses études sur le comportement. Extrait de mon oncle d’Amérique avec Marie DUBOIS et DEPARDIEU-interview LABORIT sur le conditionnement humain qui engendre un comportement sclérose, hiérarchise, etc…Il parle de sa collaboration avec RESNAIS qui a satisfait son narcissisme-il pense qu’on atteint a un ras le bol qui rend les gens disponibles à s’intéresser au comportement humain. Images d’archive INA, Institut National de l’Audiovisuel.” (Source : INA.fr)
Quand Resnais parle en anglais de Laborit et de Mon Oncle d’Amérique
Interview audio de 10 minutes d’Alain Resnais à propos de sa vocation (1980) où il parle de Laborit et de l’imaginaire dans les 2 dernières minutes.
Mon oncle d’Amérique, Guillaume Nicolas, www.cinetudes.com, avril 2006.
Anecdotes sur le film :
Sur Henri Laborit :
Grand admirateur de L’Année dernière à Marienbad, le scientifique Henri Laborit a cherché à travailler avec Alain Resnais quand un laboratoire pharmaceutique lui a proposé de tourner un court métrage sur un produit ayant pour effet d’augmenter les capacités de la mémoire. Le projet n’aboutit pas. Le cinéaste a alors cherché un producteur pour monter un long. Une fois trouvé, il a demandé à Jean Gruault d’écrire un scénario à partir des thèses d’Henri Laborit en mêlant récit scientifique et romanesque.
Sur l’identification :
Dans Mon Oncle d’Amérique, chacun des trois personnages principaux s’identifie à une grande star du cinéma français. Roger Pierre est rapproché de Danielle Darrieux, Nicole Garcia de Jean Marais et Gérard Depardieu de Jean Gabin. Des scènes de films de ces trois comédiens illustrent les comportements et les schémas de pensée des personnages du film d’Alain Resnais.
Sur la Bretagne :
Mon Oncle d’Amérique marque les retours d’Alain Resnais dans sa Bretagne natale. L’île que l’on voit dans le film est une de celles où, enfant, le cinéaste allait se promener en canot en cachette alors que ses parents le lui interdisaient.
Sur le théâtre de la vie :
Oeuvre de transition dans la filmographie d’Alain Resnais, Mon Oncle d’Amérique marque l’intrusion du théâtre dans le travail du cinéaste aussi bien au niveau de la dramaturgie que du style. Le film est découpé en actes et Nicole Garcia interprète une comédienne. Cet aspect théâtralisé se retrouve dans une partie de ses oeuvres suivantes et notamment Mélo et Smoking/No Smoking.
Sur Mon Oncle d’Amérique :
L’expression “Mon Oncle d’Amérique” désigne en général un parent riche et éloigné laissant un héritage inattendu. Pour le film d’Alain Resnais, elle prend une dimension plus imaginaire. Le titre fait sans doute référence ici à la part d’enfance que chacun des personnages abandonne au cours de son parcours. L’Oncle d’Amérique est un être imaginaire symbolisé par la bande dessinée Le Roi de l’or d’Alain Pujo. Dans celle-ci, le héros incarne d’après le cinéaste le rêve de tous les enfants “d’être à la fois milliardaire et orphelin.”
Sur Pierre Arditi :
Mon oncle d’Amérique marque la première intrusion de Pierre Arditi dans l’univers d’Alain Resnais. Le cinéaste réemploiera l’acteur pas moins de six fois dans les dix-sept années qui suivent.
Sur les récompenses reçues :
Mon Oncle d’Amérique d’Alain Resnais a reçu de très nombreuses récompenses en 1980 et 1981. Présenté à Cannes, le film remporte le Grand prix du jury et le prix de la critique. En 1981, Mon Oncle d’Amérique est très présent aux Césars. Le film obtient six nominations mais ne remporte aucune récompense. Les catégories dans lesquelles le long métrage se distingue sont meilleurs décors, photographie, scénario, actrice pour Nicole Garcia, réalisateur et film. Jean Gruault a également été nommé aux Oscars pour son travail d’écriture. Il reçoit le prix du meilleur scénario aux Davids en Italie.
Sur le retour en France :
Après avoir réalisé Providence en partie aux Etats-Unis et en anglais avec Dirk Bogarde, Ellen Burstyn et John Gielgud, Alain Resnais a demandé à son scénariste Jean Gruault de lui écrire un film typiquement français. Les personnages de Mon Oncle d’Amérique sont donc sociologiquement inscrits dans la réalité française de l’après-guerre.
(Source : http://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-324/secrets-tournage/)
Sur le montage du film :
Voir au https://fr.wikipedia.org/wiki/Mon_oncle_d’Am%C3%A9rique#Production