L’homme et la ville (1971) se situe dans le cadre de réflexions collectives (à l’Université de Vincennes) sur Urbanisation et Biologie. C’est l’ouvrage le moins unifié de l’auteur qui lance surtout des pistes de réflexions. Produit d’une recherche de groupe, le livre part de l’ABC de cybernétique pour étudier les relations entre la ville et le groupe humain, et “envisager le rôle fondamental de la structure socio-économique du groupe humain fondateur ou utilisateur urbain. L’urbanisme pose avant tout un problème sociologique. Or une société se réalise par un groupement d’individus. Sur quelles bases s’établissent les relations interindividuelles? Nous pensons que pour répondre à cette question, c’est du niveau d’organisation biologique qu’il faut partir. Un individu entre en relation avec les autres individus grâce au fonctionnement de son système nerveux. Comment fonctionne-t-il? Par quelles étapes successives est-il passé au cours de l’évolution? Que reste-t-il dans nos cerveaux d’hommes modernes des cerveaux plus primitifs qui les ont précédés? Quelles conséquences en résulte-t-il sur leur fonctionnement? Ce sont bien là des connaissances indispensables à posséder, semble-t-il, pour celui qui veut comprendre les lois qui gouvernent les comportements humains en société, celles qui président à l’établissement des structures sociales elles-mêmes enfin, donnent naissance à la ville et organisent l’espace qui les entoure.” Loin des travaux sur l’hygiène urbaine, loin aussi d’un rapprochement analogique entre la ville et les organismes vivants, entre structure urbaine et structure biologique (qualifié de poétique…), cet ensemble de réflexions veut étudier la ville non comme un organisme, “mais elle représente un des moyens utilisés par un organisme social pour contrôler et maintenir sa structure.” (Source : http://www.leconflit.com/article-henri-laborit-1914-1995-58525669.html)
L’homme et la ville
Henri Laborit, 1971
A la fin des années 60, des étudiants de l’école d’urbanisme de Nanterre convient Henri Laborit, biologiste, neurochirurgien et philosophe du comportement, à discuter autour des liens entre biologie et urbanisme. Rédigé en 1971, ce livre reste d’une actualité déconcertante. Même si il traite principalement des questions d’évolution biologique, les réflexions et analyses traitées débordent d’enseignements pour le converti comme pour le profane.
Ce livre, comme beaucoup d’œuvres écrites par Henri Laborit , accusent d’un anti conformisme viscéral dont l’auteur s’enorgueillit au travers de ses propres expériences scientifiques. La majeure partie du texte s’attache à nous montrer que les caractéristiques de l’organisation biologique (hiérarchie entre cellules, information, énergie) depuis les origines de la vie jusqu’à aujourd’hui poursuit une évolution particulièrement régulée et déterminée, analogue à l’organisation des groupes humains en société, et qu’en ce sens la biologie regorge de savoirs fondamentaux qui pourraient être utilisés par les fabricants des espaces où s’agglomèrent ces groupes ensemble, à savoir la ville. Même si la question urbaine est en fin de compte un peu obstruée par ces questions d’évolution, la proposition de croisement sectoriel entre biologie, sociologie et urbanisme est tellement rare qu’elle mérite de s’y attarder. (La suite au http://www.arbreapalabre.com/modules/news/article.php?storyid=367 )
Laborit sur Radio-Libertaire, Paris (1984). Entretien avec Gérard Caramaro à l’émission « L’invité de la semaine ». La première rencontre du mercredi 17 octobre 1984 portait sur L’homme et la ville.
Autre article en lien avec ce livre :
Jacques Chancel avait invité Laborit deux fois à Radioscopie