Cela fait plus de trois mois que je n’avais rien publié ici. Une réorganisation de mon emploi du temps reliée à la crise sanitaire et un certain projet d’écriture que j’ai évoqué au début de l’automne sur le blogue du Cerveau à tous les niveaux sont les principales raisons de cette absence prolongée. Mais ayant maintenant pris mon erre d’aller, comme on dit au Québec, je vous propose aujourd’hui deux petits hors-d’œuvre laboritiens avant un « échange de cadeaux » plus consistant qui suivra bientôt pour le temps des Fêtes. Comme il risque de ne pas y avoir de tellement de réveillon cette année, on s’en fera un virtuel !
Le premier hors-d’œuvre fait suite à une publication d’il y a six ans sur Éloge de la suite où l’on découvrait, dans un extrait vidéo, que le comédien et réalisateur français Albert Dupontel était un grand lecteur d’Henri Laborit. Ça se confirme à l’écoute d’une longue entrevue avec Dupontel diffusée le 14 octobre dernier sur l’excellente chaîne Youtube Thinkerview. En terminant l’entrevue, on lui demande de suggérer 3 livres qui l’ont marqué. Et que propose Dupontel comme premier choix ? L’Éloge de la fuite, de Laborit, tout en mentionnant aussi le film Mon oncle d’Amérique !
Dans une autre émission de qualité à la radio de Radio-Canada, Moteur de recherche, Laborit a été évoqué le 11 novembre dernier pour clore un segment intitulé « Le chiffre du jour : 50 milliards de dollars canadiens ». L’animateur, Matthieu Dugal, y raconte que les algorithmes utilisés par Amazon et Alibaba (l’Amazon chinois) tentent de plus en plus de prédire ce que les gens achèteront dans le futur en fonction de leurs achats passés. Et leur taux de succès avoisinerait les 80% ! De sorte qu’ils envisagent de commencer à expédier les objets en question dans leurs centres de distribution locaux près des résidences de ces clients, et ce, avant même que les commandes aient été passées !
Dugal, qui est pourtant je dirais plutôt technophile de nature, semble trouver cette nouvelle passablement dérangeante, en particulier pour notre idée du libre arbitre. Au point de terminer son commentaire en lisant cet extrait d’une conférence de Laborit donnée à Québec au musée de la civilisation en 1990 :
« Beaucoup d’entre nous mourront ainsi sans jamais être nés à leur humanité, ayant confiné leurs systèmes associatifs à l’innovation marchande, en couvrant de mots la nudité simpliste de leur inconscient dominateur. »
Du Laborit pur et dur sur les ondes de la radio de nos impôts, ça se prend toujours bien… 😉
L’extrait en question fait partie d’un « mème » que j’avais fait il y a longtemps avec un passage qui le précédait :
C’est tout ce que j’ai le temps de faire pour l’instant. Mais on se revoit très bientôt autour de Noël…
p.s. : merci à Georges Apmo et Caroline Dufresne pour ces deux signalements.
J’ai découvert Henri Laborit au mois de juin dans “Mon oncle d’Amérique” et je me suis mis à lire ses livres. La vision sociobiologique que m’a apporté Henri Laborit, me permet aujourd’hui d’avoir une meilleure compréhension de ce qu’est un Homme.
J’aime beaucoup les films de Albert Dupontel et jusqu’à maintenant, je m’étais toujours demandé : “Quelle est donc son parcours ? Quelles rencontres lui ont permis de créer ses personnages ? D’où lui vient cette vision qu’il a de la société ?”. En effet, son entretien où il aborde l’éducation et la compétition m’avait interpellé (https://www.youtube.com/watch?v=BYngmg2DdmM) et me rappelait celle de Albert Jacquard (https://www.youtube.com/watch?v=9jSGeXT5mow).
Aujourd’hui, je suis heureux de constater l’influence des scientifiques auprès de leur lecteurs. Les films, qui se présentent sous un format plus accessible que le livre, m’ont permis de m’ouvrir à “d’autres mondes” quand j’étais plus jeune. Avec le temps, j’ai pris goût à la lecture et je n’oublierai jamais le rôle du cinéma. Aujourd’hui encore, les films demeurent à mes yeux un incroyable vecteur de réflexion et j’ai toujours le même plaisir à me rendre en salle. Merci Dudu!!!
Bonjour Bruno,
Albert Dupontel, dont le dernier film Adieu les cons a raflé la plupart des Césars 2021, est passé sur Thinkerview, une chaîne qui propose un format de longues entrevues et demande à chaque fois trois livres. le lien : https://www.youtube.com/watch?v=vrus2Jwi67A
L’entrevue est passionnante et le premier livre cité par Dupontel, est bien sûr l’éloge de la fuite (à 1h35), Laborit a été essentiel pour Dupontel aussi…
J’espère que tu vas bien.
Merci de continuer cet éloge de la suite, de compiler et valoriser cette mémoire de Laborit, encore plus importante par les temps qui courent.
Lionel