Quelques mots sur trois petits événements qui m’ont fait sourire parce qu’ils évoquent des points de contact entre Laborit et Francisco Varela.
D’abord M. Alain Dehaene qui m’écrit à l’occasion et que je remercie ici me parlait il y a une semaine d’un de ses amis, M. Guy Béney, qui est biologiste, journaliste scientifique et chercheur indépendant. M. Béney fut aussi secrétaire du groupe de réflexion inter et transdisciplinaire (GRIT) et a aussi travaillé au centre de sciences cognitives et d’épistémologie de l’École polytechnique (CREA). C’est ainsi qu’il nous a appris que lorsque Francisco Varela travaillait au CREA, il fréquentait le bureau de Jacques Robin… qui était aussi le sien ! Il a donc pu discuter avec Varela à plusieurs reprises autour de 1986. Le point de contact ici, c’est que Robin était l’initiateur du Groupe des dix dont Laborit faisait partie!
Ensuite je reçois aujourd’hui même de mon amie Ana Tapia ce lien vers une conférence de Francisco Varela (donnée en 1997 au MIT) que je n’avais encore jamais vue ! Moi qui, comme pour Laborit, connaît pas mal tous les documents audio-visuels qui existent sur lui, ça a fait ma journée, comme on dit. Donc un grand merci à Ana qui fait partie, avec une dizaine d’autres personnes, d’un petit groupe de discussion appelé « Laborit, Varela, etc. » qui se réunit aux solstices et aux équinoxes à Montréal pour discuter de l’œuvre de ces deux messieurs, mais pas que ! Ça part souvent dans toutes les directions du vaste domaine des sciences cognitives…
Enfin, je vous signale un cours que je vais donner, toujours à Montréal à partir du 16 octobre prochain en collaboration avec l’UPop Montréal. Intitulée « Notre cerveau à tous les niveaux », il s’agit d’une série de 10 séances (5 à l’automne, 5 à l’hiver) qui est un peu la synthèse de mon travail des dernières années à travers mes Écoles de profs et mes cours à l’Université du troisième âge.
Comme je l’écris sur la page du site web de l’UPop qui présente le cours :
«Ce cours voudrait présenter comment les sciences cognitives conçoivent aujourd’hui le cerveau et le corps humain, ainsi que les phénomènes socioculturels qui en découlent. Vaste programme qui ne peut se réaliser qu’en adoptant une perspective évolutive sur l’émergence de ces systèmes dynamiques faits de multiples niveaux d’organisation. Du Big Bang au langage, de la perception à l’action et de l’apprentissage à la prédiction et à la prise de décision, nous verrons comment l’impératif de rester en vie et de donner du sens à cette vie se manifeste chez l’humain.»
Voici donc le plan de match pour l’année avec les titres des dix séances :
1. Le « connais-toi toi-même
» de Socrate à l’heure des sciences cognitives
2. De la « poussière d’étoile » à la vie : ces bizarreries qui font qu’on est
ici aujourd’hui
3. L’humain découvre la grammaire de base de son système nerveux
4. Des circuits de millions de neurones : plaisir, douleur, apprentissage,
mémoire
5. Cartographier des réseaux de milliards de neurones à l’échelle du cerveau
entier
6. Les rythmes cérébraux : se synchroniser pour mieux régner
7. Tout ce qui précède permet de simuler le monde pour décider quoi faire
8. Cerveau et corps ne font qu’un et sont constamment affectés par l’environnement
9. Conscient, inconscient et langage : quel est ce « je » qui se dit libre?
10. Morale de l’histoire : notre espèce a-t-elle de l’avenir ?
De plus, tous mes billets sur le blogue du Cerveau à tous les niveaux durant la durée de ce cours porteront en effet sur deux aspects de chaque séance du cours: la vastitude du sujet proposé, et le chemin choisi pour en faire le tour en une heure ! J’y ai donc présenté le cours la semaine dernière et je commence à parler de la première séance la semaine prochaine.
Inutile de dire en terminant que ce cours est redevable tant à Laborit évidemment (pour la séance #8 en particulier où il sera question du rapport corps cerveau et du stress) qu’à Varela pour son livre L’arbre de la connaissance (The Tree of Knowledge, en version originale anglaise, disponible ici en pdf), écrit avec Humberto Maturana, qui a inspiré la structure circulaire du cours.