Ayant pris beaucoup de temps la semaine dernière pour mettre sur ce site le film sur lequel je travaillais depuis plusieurs années, je me permets un « petit billet facile » cette semaine (aussi pour les raisons exposées dans mon billet de blogue du Cerveau à tous les niveaux de lundi dernier).
Je vous propose donc simplement l’article « Henri Laborit, penseur de l’humain en transition » publié sur le site web de L’Association Française Transhumaniste – Technoprog, en décembre dernier. Intéressant de voir que l’influence de Laborit se fait sentir encore aujourd’hui dans une association qui s’intéresse « aux mutations actuelles de la condition biologique et sociale de l’humain. » et dont l’objectif est « d’améliorer cette condition, notamment en allongeant radicalement la durée de vie en bonne santé. ».
Le texte rapporte quelques bons passages de Laborit, entre autres :
Ces idées forment la base de Biologie et Structure (1968) qui est à mon sens le recueil le plus transhumaniste d’Henri Laborit : “Notre devoir d’homme est, partout et en tous lieux, de lutter contre l’entropie, contre la douleur et la mort, en sachant bien que s’attacher à des structures existantes, c’est justement faire le jeu de la souffrance et de la mort. Notre devoir d’homme est simple au fond, il consiste à oublier notre force, pour utiliser notre imagination.” On trouve dans cet essai des relents de cosmisme : “L’énergie qui nous est dispensée par la lumière solaire, à travers la photosynthèse, servira surtout à prendre connaissance et possession de notre univers, permettant à l’humanité de survivre en se transformant”.
L’auteur y anticipe, faisant écho à son évolution professionnelle, le remplacement de la médecine “réparatrice” par la science du vivant : “La biologie future a bien des chances de n’être pas thérapeutique mais transformatrice. La biologie, par la connaissance toujours plus intime des processus vivants, de l’atome au comportement, a bien des chances de déboucher, non sur des thérapeutiques devenues inutiles parce que la prophylaxie a été efficace, mais sur une transformation de l’homme par l’homme.”
Et plus loin :
Même s’il ne s’est pas directement intéressé aux ordinateurs, Laborit mettait en avant une conception de l’humain que l’on retrouve chez les émulationnistes :
“La vraie famille de l’Homme, ce sont ses idées, et la matière et l’énergie qui leur servent de support et les transportent, ce sont les systèmes nerveux de tous les hommes qui, à travers les âges se trouveront « informés » par elles. Alors, notre chair peut bien mourir, l’information demeure, véhiculée par la chair de ceux qui l’ont accueillie et la transmettent en l’enrichissant, de génération en génération.”