Mon imprimerie préférée (BP Papillon, pour ne pas la nommer…) a finalement réussi à scanner en entier la thèse de Marie Larochelle que Laborit a co-dirigé à l’Université Laval, à Québec, en 1984, et dont il parle dans le vidéo «Conscience, connaissance, imagination» mis en ligne il y a deux semaines.
Comme je l’écrivais alors, à partir d’environ 8 minutes 30 secondes du début du vidéo, Laborit commente cette expérience originale où une quinzaine de professeurs ont lu pendant des mois du Laborit pour mieux comprendre l’origine de leurs comportements et leurs motivations réelles, entre autres à enseigner. Expérience troublante dans un premier temps pour les participant.es, ce que toute personne qui a lu en série plusieurs livres de Laborit en quelques mois pourrait confirmer (ce qui est mon cas, au début de la vingtaine en plus, ce qui peut frapper effectivement assez fort…).
Mais par la suite, comme se rappelle Laborit, les gens ne s’en portaient que mieux (comme ce fut le cas pour moi aussi, bien cette espèce de lucidité sur les comportements humains ne soit pas toujours de tout repos dans les réunions mondaines…). Jusqu’au jour de la soutenance où Laborit a rappelé à quel point leur petite rédemption personnelle était peu de chose si les systèmes englobants, leur famille, leur société, leur État, etc. continuaient à ne valoriser que la fabrication de marchandise qui aboutit en bout de ligne à la destruction de la biosphère. Pas toujours commode, le père Laborit, comme je l’écrivais aussi…
C’est donc l’intégralité de cette thèse intitulée “La pertinence et la faisabilité de la transmission d’une grille biopédagogique” qu’il me fait plaisir de rendre accessible par ce lien.
Marie Larochelle, qui a eu la gentillesse de m’envoyer sa “brique” par la poste (et que je remercie encore une fois ici) m’écrivait qu’avec le recul (plus de 30 ans…), elle dirait bien entendu certaines choses différemment. Mais l’essentiel de ce travail consciencieux et colossal, qui l’avait même amenée à séjourner dans le laboratoire de Laborit pour mieux comprendre le travail de celui dont elle cherchait à transmettre la “nouvelle grille”, demeure aujourd’hui fascinant à parcourir.
Bon, c’est une thèse de doctorat, donc ça ne se lit pas comme un roman, on s’entend. Mais pour les “fans” dans mon genre, il y a plein de petits détails intéresssants, notamment dans les nombreuses notes bibliographiques.
Je vous laisse avec quelques extraits choisis, d’abord deux de l’introduction :
Et un de la conclusion :