Le titre de ce billet, confidence que fait Laborit à Fabrice Rouleau à la p.33 de L’alchimie de la découverte, résume à elle seule l’importance qu’a eu la Marine française dans la vie de Laborit. Elle est confirmée de belle façon par l’anecdote qui suit reçue peu de temps après le lancement de ce site (et qui fait le lien avec le billet précédent sur le naufrage du Siroco) :
“J’ai lu avec intérêt les interventions récentes concernant Henri Laborit et ne résiste pas à évoquer une anecdote personnelle:
J’ai rencontré H. Laborit à l’occasion d’un “salon du Livre”, dans les années 80, sous la prestigieuse coupole du Grand Palais à Paris. Ayant lu quelques uns de ses livres, dont “La vie antérieure“, je sollicitai de lui une dédicace pour cet ouvrage, dans lequel il décrit son parcours professionnel , pour le moins atypique. A ma surprise, il engagea la conversation et me fit décrire le mien…bien plus modeste !
Le hasard voulait que -Navalais et ancien interne comme lui-, j’étais passé, longtemps après lui :
– par l’hôpital de Lorient ( où il effectuait ses premiers essais de curarisation sur… les parturientes de la maternité), à une époque où les essais thérapeutiques ne semblaient pas soumis à une surveillance même symbolique!
– et par le Val-de-Grâce, où il avait poursuivi ses recherches, avec l’appui de psychiatres ( dont Hamon et Paraire) intéressés par ses idées.
Il me fit l’honneur d’une longue et chaleureuse dédicace, que je conserve précieusement, dans la quelle s’exprimait un vif attachement à Bordeaux, à Santé Navale et à ses camarades de l’époque ( dont le Pr Gaston Moretti).
Quelles que soient les zones d’ombre de ce médecin “hors norme”, chirurgien puis pharmacologue, psychiatre, neurophysiologiste, etc, ses atomes crochus avec “la boîte” restaient très vifs, du moins telle est l’impression qu’il me fit.
Cordialement
Jean-François Maurin ( Bx 65)”