“L’esprit du grenier” reprend un certain nombre des théories d’Henri Laborit mais cette fois, plus que jamais, il s’implique personnellement et donne une nouvelle dimension à son travail : il raconte, par exemple, comment il a passé près de trois heures dans l’eau glacée de la mer du Nord, après que l’escorteur où il était embarqué comme médecin-capitaine eut été coulé par les Allemands (dans les années cinquante il sera le premier à travailler sur la cryogénisation en matière chirurgicale). Il raconte encore quelques-unes de ses expériences de chirurgien aux colonies (il consacrera une grande partie de son existence à inventer des calmants). Pour autant, ce livre n’est pas une autobiographie scientifique. Par exemple, Henri Laborit consacre un long chapitre à mettre en scène un dialogue pédagogique entre un biologiste (lui ?) et deux enfants. Un peu plus loin, il s’interroge sur les rapports entre la science et la morale. (Source : fiche du livre sur le site de l’éditeur Grasset )
Le récit du naufrage du Siroco, une mésaventure tragique où plusieurs centaines de personnes ont péri, a été écrit par Laborit lui-même durant le mois qui a suivi le naufrage. Texte ensuite égaré puis retrouvé… 50 ans plus tard ! C’est cette histoire incroyable que Laborit raconte dans un chapitre de L’esprit du grenié intitulé “Joli mois de mai, quand reviendras-tu ?” dont je retrancrits ici quelques extraits qui vont de la page 103 à 153. Laborit y détaille la vie d’un médecin à bord d’un navire de guerre jusqu’aux événements, heure après heure, de la soirée fatidique du 31 mai 1940.